Double Sword

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Chapitre IV : Arrestation

Lac de la mort, berge Ouest : 18 Egeron 1356

Eldrimor semblait perdu, son cheval galopant sans cesse, sautant de droite à gauche, évitant les troncs d'arbres emprisonnés de leurs propres racines et s'étant éffondrés sur eux mêmes.
Plus qu'une dizaine de miles avant la berge. Ensuite il pourrait ralentir. Le souffle du cheval se faisait plus fort. Eldrimor sentit que la pauvre bête ne tiendrait pas un mile de plus et pourtant il le fallait. Eldrimor était seul désormais, il ne pouvait pas échouer.
Cet aprés-midi il avait déjà failli être rattrapé, il s'en était fallu de peu. Il savait que si il était rattrapé il n'aurait aucune chance. Son compagnon bien que courageux n'avait pas tenu longtemps face à leurs poursuivants. Néanmoins son sacrifice n'allait pas être fait en vain. Eldrimor savait qu'il pourrait atteindre le village de Brephmor ce soir avant le départ du dernier bac. Une fois sur le bac ses poursuivants ne pourraient pas le suivre.
Dans ses yeux régnait la terreur et dans ses oreilles résonnaient encore les cris de souffrance de son compagnon. Il l'avait vu tombé puis il avait disparu sous une masse informe qui se multipliait au fur et à mesure que ses cris s'atténuaient. Puis il avait vu sugir à sa droite une ombre presque aussi grande que son cheval. Une autre avait sugir à sa gauche. Il lui a fallu un élan de courage pour fouetter son cheval tellement la peur l'avait pris par surprise.
Le passage du col s'ouvrait droit devant lui maintenant, il avait quitté la forêt et il ne lui resté plus que 5 miles avant d'atteindre la berge. Le galop de son cheval se mit à redoubler encore sur la plaine, il piaffa. Eldrimor crut d'abord que son cheval soufflait de plus en plus fort puis derrière lui, il pouvait sentir le souffle de ses poursuivants. Un soufle rauque, rapide, celui d'un coursier.
Il entendit hurler au loin. Un hurlement glacial, près de celui d'un mort. Ou plutôt celui d'un vivant qu'on aurait enterré et qui serait parvenu à s'extirper de sa tombe. Des yeux, plusieurs braqués sur lui, le faisait transpirer. Eldrimor ne devait pas craquer, pas maintenant. Il venait d'apercevoir les ombres du village. La il pourrait se protéger. Il savait que les villageois avait érigés des murailles contre les attaques fréquentes des embrumeurs.
Soudain, il se sentit descendre et tout alla au ralentit. Son cheval venait de s'effondrer sur le sol épuisé au poing de ne pouvoir plus se relever. Ses jambes tranblaient et il ne pouvait plus se mouvoir sans retomber au sol. Eldrimor était passé par dessus la tête de la pauvre bête. Il se redressa, prit son épée au sol. 
- Désolé Alquidon, mais cela vaut mieux pour toi.
Il transperça l'animal au niveau du coeur. Le cheval gémit et ne bougea plus. Eldrimor prit son sac et le précieux coffre qu'il transporté.
Il continua de courrir vers le village. Il entendit un choc sourd comme si deux pierres s'étaient mutuellement frappées. Il regarda par dessus son épaule, sans s'arrêter de courrir. Il les vit là se jetant sur Alquidon comme ils l'avaient fait pour Elric, son compagnon.
Il en profita pour accélérer. Peut être que Alquidon les retiendrait suffisament longtemps pour fuir.
Quelques instant plus tard, Eldrimor entra dans Brephmor comme s'il eut s'agit d'un moulin. Il était trop occupé à penser atteindre le bac, qu'il ne remarqua rien sur le moment. Puis soudain, haletant, s'arrêtant au milieu d'une ruelle. Il regarda autour de lui. Sa tête failli explosée sous le nombre de question qui l'assaillaient, son coeur bondissait dans sa poitrine, ses timpans continuaient de lui martelé le crâne. Jamais il n'avait eu à courir ainsi. 
Pourquoi personne ne l'avait arrêter à la porte? personne ne lui avait demandé ce qu'il voulait. Pourquoi les maisons étaient éteintes? Aucune lumière ne l'éclairaient. Il était une heure avancait, mais pas au point d'éteindre les lumières de la ville. 
Personne ne se présentait à lui, en fait personne ne se balladait dans les rues de Brephmor. Le village était désert. Pourquoi? Où étaient passé les habitants?
Il entendit le bruit de la porte de brephmor sonnait, la cloche posé au dessus de la porte pour prévenir les intrusions avait teinté de son son aigu et clair.
Une maison pourrait le cacher. Il entra dans une auberge. En entrant, il sentit son estomac lui remontait, et lacha le maigre pain de son repas matinal. Devant lui un étal de chair fraîche étalé sur le sol, baignait dans une mare de sang le rendait malade. Le barmann avait encore le bras accroché à la pompe de bière, le reste du corp semblait être ses intestins et une jambe. D'autres villageois avaient été sauvagement déchiquetaient sur les tables et sur leur chaises. Il passa néanmoins à côté et monta au deuxième étage. De la haut il pourrait au moins voir la forme de ses poursuivants.
Il s'approcha d'une fenêtre, et jeta un oeil à l'extérieur. Eldrimor aperçut de longues trainées noires qui sortait des maisons et allaient dans toutes les directions puis deux ombres apparurent dans l'angle de la rue. Une troisième apparut plus au sud. Elles s'étaient séparées pour le rechercher tel un clan de chasse. Toute l'après-midi, il n'avait été que leur jouet. Elles avait peut être rattrapé son cheval mais n'avaient pas eu le loisir de le tuer vivant, se dit Eldrimor. Au moins il avait donné une meilleure mort au cheval.
Les ombres s'approchérent si proche de la fenêtre que celles-ci devinrent distinguent. Les créatures ressemblaient à d'énormes chats. De gros chats noirs aux yeux luisants et à la crinière relevée. Des lions maudits de la futaie. Que faisaient-ils si loin de leur région?
Il fallait qu'Eldrimor atteignent le bac, hors les lions le repérerait à l'odeur, c'est pour cela qu'il n'avaient pas pu les semer. Ces lions étaient de redoutables chasseur quoique de piètres défenseurs. Il pourrait s'il arrivait à les surprendre à en tuer deux sur trois. Mais le troisième le dévorerait avant de l'avoir vu venir.
En passant par les toits, Eldrimor avait une chance d'atteindre la maison la plus proche du bac. Ensuite il sauterait du toit et plongerait dans la première barque venue. Les lions ne le suivraient pas dans l'eau. Il passa par la fenêtre et grimpa le long d'une poutre du balcon Nord pour atteindre le toit de l'auberge. Son plan avait un autre avantage, il serait au dessus du nez des lions. avec un peu de chance ils ne le renifleraient pas. Il lui restait d'être prudent pour ne pas faire de bruit ou encore glisser.
Il continua sur le toit de la maison suivante. Plus plat que le précédent celui-ci lui permis d'avancer plus vite et de s'éloigner des lions. Il atteint la dernière maison. A sa grande surprise elle était plus près du lac de la mort qu'il ne l'aurait cru. En contrebas il vit une pile de caisse de poissons délaissés depuis plusieurs jours. Vu les relents qui se dégageait des caisses, le village avait du être attaqué l'avant veil de leur propre attaque. Les villageois n'ont pas pu arrêter trois lions? cela semblait iréaliste et pourtant le village ne semblait plus vivre de sa joie habituelle. En regardant à sa gauche, il trouva la réponse à sa question. Une cinquantaine de lions parcouraient les rues s'arrachant des restes les uns aux autres. Un nouveau hoquet pris Eldrimor, il sentit sa jambe fléchir, soudain il glissa entraînant avec lui une partie des tuiles. Devant ce bruit, les lions se retournérent et se ruérent sur lui. 
Il sauta sur les caisses et s'agrippa à l'alouette de la maison, puis réussi a se hisser de nouveau sur le toit. Les lions percutérent les caisses dans leur agressivité et celles-ci volérent en tout sens, ne laissant pas d'autres choix de descente possible pour Eldrimor.
L'un des lions heurta même le mur de la maison ce qui l'assoma sur le coup. Un festival de cri et de rugissement accompagnérent les pleurs d'Eldrimor. Il se voyait mourir aussi désagréablement que son cheval.
Non, il ne pouvait pas mourir, le roi l'avait envoyé pour accomplir une mission importante, et ce n'était pas son jour. Il regarda la berge, et vit que les rochers semblaient être profond à cet endroit du lac. Avec un peu d'élan il atteindrait l'eau. Rassemblant son courage, il recula, courrut, aggripa le coffre et sauta. Un lion lui griffa la jambe en sautant lui aussi, espérant l'arrêter en plein vol.
Mais Eldrimor percuta de plein fouet l'eau dans une gerbe qui arrosa la plupart des lions présents. Son ventre sentit les palpitations de son coeur percutait l'eau. Durant un instant le soufle court, il perdit connaissance. Les lions eux avaient reculés devant l'eau qui coulait désormais le long du ponton. Eldrimor reprit ses epsrits et remonta à la surface. Il vit une rangée de lion prêt à l'attraper si il tenter de remonter sur la berge. Il dégaina son épée et coupa la corde d'une barque. Il la fit reculer avant qu'un lion ne puisse atteindre celle-ci. Il s'en fut de peu pour que le lion sauta dans la barque mais au dernier moment, la vue de l'eau l'arrêta net dans son élan.
Eldrimor monta à bord de la barque et regarda à nouveau la berge.
- Alors bande de chat de goutière, un peu d'eau et hop vous plissez des yeux comme des nouveaux nés... Haha je vous ai eu, saletés de bestioles. Vous avez de la chance d'avoir tué Elric, il vous aurait décoché des flèches s'il avait été à ma place. 
Puis s'effondra dans la barque, il pleura de nouveau la mort de son compagnon. Soudain il se retourna : 
- Le coffre. Il a du tomber dans l'eau durant mon évanouissement. 
Il plongea et parcouru le fond du lac des yeux.Les lions se rapprochérent de la berge à nouveau et se léchèrent les babines... 
Du haut d'une fenêtre une lumière s'alluma, un arc bandé passa par la fenêtre et une lueur noir passa dans les yeux de Reisbaur, qui patiemment avait attendu son heure. Eldrimor trouva le coffre et remonta à la surface. Il posa le coffre dans la barque et tenta de remonter à l'intérieur. Mais une douleur le retint en arrière. Il tenta de savoir d'où elle provenait. Il passa la main dans son dos mais la douleur était si forte et si loin dans le dos que son bras ne pouvait l'atteindre. L'eau autour de lui devint mauve puis rouge. Il perdit connaissance, se reprit puis vit l'ombre d'une flèche dans l'eau qui allait jusque dans son dos. Il comprit alors que les lions n'étaient pas venu seuls. L'attaque du village n'aurait pas réussit sans un peu de coordination. Quelqu'un se cachait derrière tout çà mais qui? 
Sa main lacha la barque qui continua de flottait. Au moins elle allait dans la bonne direction. Pourvu qu'elle atteigne un jour l'autre rivage. Sa vue se fit trouble, puis l'eau envahit sa bouche, et il sombra. Au fond des lumières l'agrippèrent. Dans sa jeunesse sa mère lui avait dit :
- Ne plonge jamais au dessous de 5m dans le lac de la mort, ou les morts viendront te chercher...
Il put enfin vérifier l'adage lorsque tout parut blanc puis lorsque le visage des morts s'aggripérent au sien pour l'entraîner au plus profond du lac...





03/04/2007
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