Chapitre VI : Fifhstone
L'ombre, cette
présence qui vous colle à la peau, dont vous ne pouvez vous séparer. Cette
masse informe et sombre qui vous trahit lorsque, dans la lumière, vous
entrez...
- Crassbash,
hurlai-je... dans un sursaut qui me fit bondir de côté, évitant ainsi le coup
d'épée qu'un gobelin failli m'assener.
Crassbash releva sa
hache, et trancha d'un coup net un autre gobelin qui s'était approché de lui.
L'ombre de ces viles créatures avaient dépeint sur moi tandis que le soleil me
baignait de sa lumière à l'instant de mon réveil.
Mon assaillant se
rua de nouveau sur moi et je dus reculer contre un arbre pour qu'il évite de
m'éviscérer. J'avais laissé mon bâton auprès de ma couche. Sans lui mes sorts
étaient limités, je pris ma dague et para un nouveau coup meurtrier au niveau
de la ceinture.
Crassbash pris le
crâne du gobelin, le souleva de plusieurs pieds et l'envoya de toute la force
d'un orc contre l'arbre au-dessus de ma tête. J'entendis une multitude de
craquement. Le gobelin retomba au sol, plié en deux. Crassbash lui avait
fracturé la colonne vertébrale ainsi que plusieurs côtes au niveau du bassin.
Le Gobelin était mort sur le coup.
- Merci Crassbash.
Celui-ci était sacrément injurieux. Il n'a même pas pensé à me dire bonjour...
- Partir, gobelin
jamais deux, plusieurs toujours...
- Tu as raison
Crassbash, ceux-là devaient être des éclaireurs.
Nous primes nos
paquetages, défîmes les tentes le plus vite possibles et repartîmes aussitôt.
Il nous fallut encore quelques heures pour descendre la colline, sortir de la forêt
et atteindre la muraille Frontière.
Arrivés au pied de
la Muraille, nous nous rendîmes compte d'un autre problème. La luxuriance des
arbisseaux nous avait déportés de plusieurs miles.
- Le village de
Fithstone doit se trouver au nord... nous sommes trop bas. Regarde, la muraille
gagne sur les montagnes.
- Oui trop près des
montagnes, gobelins peuvent passer par caverne sous muraille.
- Il faut faire
vite, la plupart des attaques gobelines ont eu lieu dans cette partie de la
région, si nous ne rejoignons pas le village avant cette nuit nous aurons sûrement
de la compagnie pour notre souper.
Le trajet devient
plus difficile, la muraille se dressait sur les rochers qui lui faisaient face
au nord. Les montagnes de Sarmaas étaient sans doute les plus hautes montagnes
d'elvorfilie, plusieurs d'entre elles vivaient encore selon la légende. On dit
que c'est au sein des montagnes que Maar à acquis son pouvoir destructeur. Il
aurait vaincu les dragons ancestraux et absorbé leur force diabolique. On dit
aussi que le souffle de la montagne fait partie de la magie élémentaire qui
forma l'élément de feu. Cette magie s'écoule telle des coulées de laves
fulminantes le long des parois rocheuses. Elle inonderait toute la vallée de
Sin, les gorges de Sotul jusqu'en Melwindie, la futaie et les
Sources jusqu'en Adralie où les force de la Nature et des ténèbres sont suffisamment
présentes pour s'opposer à celle du feu. Tout cela est invisible pour l'homme.
Mais mon père me dit un jour :
- Si tu ouvres ton
esprit et ton coeur, si ton âme et ton amour se rencontrent, tu sentiras les
éléments et alors tu auras acquis le droit de t'élever parmi les mages. Car
bien des créatures sentent leur magie propre. Celle qui leur a donné vie. Mais
aucune ne peut sentir les cinq éléments. Le seul a en avoir fait les frais
depuis des siècles était Elvor.
Les rochers
devenaient saillants, le chantier étroit, par moments nous dûmes l'escalader.
Nous arrivâmes près d'un éboulement. Crassbash s'arrêta net.
- Odeur viande.
- Je ne sens rien, serions-nous
plus près du village que je ne l'aurais cru.
- Peut-être
derrière éboulement, possible plusieurs hommes.
L'éboulement
cachait la vue, mais n'était pas insurmontable. Nous le gravîmes donc et nous
pûmes observer la plaine qui se dressait derrière. Un groupe d'ombres se
profilaient au loin traînant derrière elle des sacs. Quelques instants plus
tard nous les rattrapâmes.
Il s'agissait
d'enfants. Voyant Crassbash, ils se mirent à courir en direction de la
muraille. Une grande porte de bois, avec plusieurs pointes et une herse les
avala... Interloqué, je me tournais vers mon compagnon.
- Il semble que tu leur
as fait peur. Il vaut mieux te couvrir avant que les villageois ne nous courent
après avec des piques et des fourches.
Crassbash se
recouvrit d'une couverture, et de broques plus longues. On aurait pu le prendre
pour une femme tout à fait charmante si sa taille et son sourire qui en disait
long sur son appétit... et surtout sur son dernier repas n'était pas autant
affligeant.
- Ne dit rien
surtout, ils le remarqueraient aussitôt.
Crassbash hocha la
tête. Nous approchâmes de la porte. Les gardes dévisagèrent mon compagnon d'un
air peu réconfortant.
- Mon esclave du
sud, m'enpressais-je de dire en espérant que les villageois s'offusquerait
moins d'une esclave géante que d'un orc.
Ils nous laissèrent
passer mais l'un d'entre eux pénétra dans un baraquement situé juste à l'entrée
du village. Je fis signe à Crassbash d'accélérer le pas. Mais bientôt le garde
ressortit avec un capitaine. Celui-ci alerta ses acolytes. Et en l'espace de
quelques minutes, nous fûmes encerclés. Le capitaine s'approcha et entra dans
le cercle sans que celui-ci ne se desserrât plus qu'une portée de lance.
- Qui êtes-vous?
- De simples
voyageurs, capitaine, nous souhaitons atteindre la capitale d'Uskulaie pour
réaliser quelques affaires commerciales.
- Vous êtes bien
trop peu équipés pour des commerçants.
- Notre bourse
suffit à nous enrichir capitaine. Nous achetons ici et revendons là-bas.
- Toi, retire ta
couverture que je vois ton visage.
Crassbash hésita,
il se tourna vers moi et me fit signe de me sentir près. Je lui pris le bras
avant qu'il ne s'exécute.
- Pourquoi mon
esclave t'obéirait, capitaine, c'est moi son maître.
- Alors demande le
lui, vous n'irez pas plus loin s’il ne fait pas ce que je lui demande.
Une cloche sonna,
puis une autre, toutes les cloches de la ville se mirent à résonner ensemble.
Les gardes se regardèrent puis se tournèrent vers leur chef.
- Vous deux,
puisque vous êtes ici, vous allez nous aider, Malwin emmène les, sur la
tour nord-est, donne leur le poste de Graff et surtout ne les lâche pas des
yeux. Vous autres avec moi.
Un garde aussi
grand que Crassbash s'approcha et pointa sa lance vers nous.
- Avancez par là et
surtout tenez vous tranquille, je souhaite pas me servir de ce manche-là,
dit-il en regardant Crassbash avec un sourire peint de malice.
Mon bras du retenir
encore Crassbash avant qu'il ne saute au cou du garde.
- Une autre fois, Gladys,
tu auras le temps de satisfaire ce charmant jeune homme, pour le moment
montrons à ses villageois que nous sommes amis et non ennemis.
Nous prîmes la
direction indiquée. Nous entrâmes dans une tour, qui menait au rempart sud-est,
derrière les portes, les gardes nous regardaient avec étonnement. Lors d'un
passage près d'une fenêtre, je compris l'alarmement général dans lequel avait
été plongé le village.Plusieurs milliers de gobelins armés jusqu'aux dents se dressaient
devant la muraille, ils descendaient les montagnes. Une telle armée ne ferait
qu'une bouchée du village.
Le garde nous
indiqua un petit orifice à nos pieds et quelques pierres posées contre le
mur.
- Prenez ces
pierres et jetez les dans le trou Quand vous verrez des gobelins monter. Surtout
ne vous approchez pas de la fosse. Graff a pris une flèche simplement pour
avoir voulu savoir s'il avait heurté une de ses foutues créatures, nous
avertit-il...
Le garde ressortit
de la pièce laissant à Crassbash la possibilité de se déshabiller. La pièce
était étroite et faisait la jonction entre deux parties du rempart mais elle
était situé au sommet de la tour. Une porte au nord permettait de sortir de la
tour pour défendre le toit. La porte au sud, donné accès à l'escalier.
- Enfin seul me dit
Crassbash, partons, laissons villageois défendre et remontons la piste par Sin
comme prévu.
- Nous ne pouvons
pas descendre, si nous désertons par là, nous nous heurterions au villageois.
Et si nous sortons dehors, nous n'aurons d'autres choix que de sauter aux
milieux des gobelins. Cette pièce est un piège. As-tu remarqué qu’avant de
pénétrer en haut de la tour, nous sommes passé sur un pont.
- Oui, ils ont levé
pont tu crois.
- Si j'en crois ce
que je vois par cette fenêtre, oui, le capitaine est rusé, en nous amenant ici,
il nous force à nous défendre par nos propres moyens, ce qui lui permet
d'éviter de s'occuper de nous pour le moment. Soit les villageois ne sont pas
nombreux et nous sommes une charge pour bloquer deux ou trois hommes pendant
une attaque aussi importante, soit le capitaine souhaite que notre mort soit
rapide et que personne n'entende parler de nous.
- Dans ce cas, je
défends la porte, jette les pierres.
- Ok de toute façon
ces trous sont trop petits pour laisser passer un gobelin. Je pourrais te
seconder en cas de soucis.
Un bruit de corne
se fit entendre... Les gobelins chargèrent la muraille Est. Je sentis un souffle
chaud descendre des montagnes avec la horde de gobelin. L'attaque fut
fulgurante mais néanmoins en partie stopper par une pluie de flèche provenant
du village. Une rangée entière de gobelins venait de mordre la poussière,
tandis que d'autres bataillons se formaient déjà avec les gobelins survivants
des premières lignes. Une autre volée de flèches s'abattit sur les hordes dévastatrices.
En regardant par la fenêtre, je pouvais voir les villageois engager deux ou
trois flèches sur leurs arcs. Peu importait de toucher, il fallait stopper. Une
nuée de flèches toucherait plus qu'une poignée de dard... Le capitaine était sûrement
un maître de la guerre.
Les gobelins ne s'arrêtèrent
pas là pour autant, leur nombre suffiraient à dévaster le village en moins de
temps qu'il n'en faut. Tandis que les flèches pleuvaient encore, les premiers
gobelins s'approchèrent du mur, ils lancèrent plusieurs cordes et échelle
contre les remparts. Crassbash coupa les grappins et repoussa les échelles.
Pendant ce temps, je poussais de mes pieds quelques pierres par les mâchicoulis
de la tour. J'aperçus un gobelin dont la tête explosa sous l'une d'elles.
Désormais c'étaient
le nombre d'échelles qui augmentait. Crassbash jouait de la hache pour les
racornir et faire en sorte que le reste de l'échelle valide soit trop court
pour monter au-delà du mur.
Le nombre de
gobelin mort commençait agréablement à monter, mais bientôt une autre corne
retentit. Je crus que les gobelins feraient un repli mais malheureusement, il
s'agissait d'un bataillon supplémentaire qui n'était pas encore entré dans l'assaut.
La hargne des gobelins doubla. La tour de notre gauche fut prise sous les
efforts répétés de ses derniers. Un Oriflamme Gobelin flotta sur le toit de la
tour.
- Nous sommes
définitivement coincé Crassbash. La tour Sud est prise.
Crassbash renâcla,
mais continua de se battre.
- Pourrais pas
tenir encore longtemps à ce rythme, me lâcha-t-il.
- Il le faut ! ou
nous n'aurons aucune chance au sein de cette tour. Pour ma part je n'ai plus
rien à lancer si ce n'est une paire de rideau et je doute que cela leur fasse
mal. Tiens bon, je vais tenter un sort de force pour te maintenir en forme.
Réunissant mes
mains, je me chargeai en énergie puis je transmis cette force à Crassbash. Mon
compagnon s'enhardit de nouveau et continua a martelé crâne et membres de
gobelins.
Quelques minutes
plus tard j'aperçus la tour Est envahit et de nouveau une oriflamme Gobelin.
Les villageois ne possédaient plus que deux tours et le donjon principal. La
plupart des maisons commençaient à partir en fumée et la cour grouillait de
mort.
- Si nous ne
faisons rien, ce village ne tiendra pas Crassbash.
- Si on part d'ici
on laisse une autre tour aux gobelins, me dit-il... Et en plus le pont est
levé.
- Le pont, j'en fais
mon affaire, quant à la tour, s’il ne reste plus qu'elle alors les villageois
n'en n'auront cure. Alors que si nous allons les rejoindre on pourra les
défendre mieux. Et du même coup on pourra encercler les gobelins de la cour.
- Oui mais ce sont
les villageois qui nous ont mis ici, moi pas sauver traîtres.
- Si nous ne
sauvons pas ce bastion, c'est la maison de nos pères qui se fera envahir
allègrement Crassbash. Cette muraille protège Sin et la forêt de Sulligen des
montagnes de l'Est et donc des gobelins, si le Village de Fifthstone perd aujourd’hui
la route est ouverte aux gobelins demain...
Crassbash acquiesça...
Je descendis donc l'escalier et d'un petit geste de la main, je fis tomber par
magie la corde qui retenait le pont. Celui-ci s'étala de tout son long dans un
fracas ahurissant. Crassbash pendant ce temps surveillait nos arrières.
Plusieurs gobelins avaient réussi à passer le mur et se dirigeaient vers la
porte nord.Crassbash attendit le temps qu'il leur fallut pour atteindre le
seuil de la porte. Il attrapa celle-ci et la referma sur le nez des gobelins.
Ceux-ci se tombèrent au sol, sonnaient par le coup qu'ils venaient de subir...
Cela nous laissa le temps de traverser le pont, de descendre la tour Sud en
tuant quelques gobelins présents. L'un d'entre eux m'attrapa le bras. Mais je
pus continuait. Crassbash qui l'avait vu venir, lui sectionna l'avant-bras de
sa hache. Je dus me reprendre à deux fois avant de pouvoir détacher les ongles acérés
de cet avant-bras accroché au mien.
En arrivant dans la
cour, il fallut se battre à nouveau, mais cette fois je pus me servir de mon
bâton car je n'étais nullement gêné par des murs. En quelques mouvements, nous débarrassâmes
la cour de la moitié de ses occupants alors vivants. Une poignée des gobelins
restant se prirent des flèches et les villageois sortirent du Donjon pour
éliminer les derniers. Plusieurs nous saluèrent, mais le capitaine intervint. Revenez
les gobelins vont revenir. Je fis signe au villageois de rentrer en leur disant
que Crassbash et moi garderions la cour. Les villageois s'exécutèrent.
Plusieurs fois je du donné de l'énergie à mon compagnon tout en m'exerçant dans
la magie blanche, ce n'était pas ma meilleure magie, mais tout en donnant a
Crassbash la force de se battre, elle me permettait de me garder en vie. Sinon
je n'aurais pas pu survivre à de tels dons d'énergie. Pendant notre défense
plusieurs flèches pleuvaient au-dessus de nous pour amoindrir les forces
ennemis et éviter que nous fussions débordés.
Le combat avait
fait rage et ce durant une bonne partie de la nuit, le jour commença à se lever
alors que quelques gobelins traînaient encore ici et là. Mais je n'avais plus
la force de les poursuivre et je remerciais les dieux que les villageois s'en
occupèrent.
Lorsque tout le
village fut sous contrôle, le capitaine vint nous voir :
- Vous êtes de
valeureux soldats, je savais que vous n'étiez pas de simples commerçants. Qui êtes-vous?
Cette magie que vous avez utilisée n'est pas courante.
- Puisque tu tiens
t'en a le savoir, et puisque de toute façon nous sommes découverts, je vais te
dire qui nous sommes, je suis Elvorfilio. Et voici Crassbash mon valeureux
protecteur.
- Notre village
vous doit votre aide. Comment vous remerciez?
- Pourquoi les
gobelins étaient aussi nombreux?
- Depuis plusieurs
mois, ils sortent des montagnes en nombre comme s'ils étaient poussés à
l'immigration. La route est coupée au Nord , les gobelins occupent la plaine
- Comment rejoindre
Maar sans être gêné par les gobelins?
- À l’Ouest, il
faut traverser Sin.
- Nous n'avons ni
le temps ni les moyens...
- Il existe un
passage à l'est en passant par les cavernes, si les gobelins quittent réellement
les montagnes, vous pouvez y passer facilement.
- Où mène ce
passage?
- On dit qu'il mène
au sud du Château d'Uskulaie, soi-disant il passe sous le lac Celarith, mais je
crois plutôt qu'il le contourne.
- Très bien, peut
être qu'en passant par là nous découvrirons pourquoi les gobelins sortent des
montagnes...
- Ok, lâcha
Crassbash mais d'abord manger, combat creuse estomac...
Le capitaine nous invita à sa table ce jour-là...nous pûmes nous reposer quelque temps, le voyage jusqu'au passage serait risqué et il valait mieux être en forme...
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